20 Juin 2017

Après le chômage, le travail ?

Nous vous en parlions en début d’année avec la hausse massive des intentions d’embauche et l’embellie sur l’emploi cadre. Et bien, c’est confirmé ! L’emploi est reparti à la hausse, en France comme à l’étranger. C’est ce que confirment les chiffres de l’Insee rendus publics il y a quelques jours : près de 90.000 emplois ont été créés en France au premier trimestre. Du jamais vu depuis… 2010 !

Sommes-nous sortis du bois ?

Tout dépend de quel bois, il s’agit.

S’il s’agit de la volée de bois vert prise en pleine figure lors de la crise financière mondiale de 2008, et bien oui ! La note de l’OCDE nous annonce que même si la France est encore nettement à la traîne des pays étudiés, la décrue du chômage devrait être terminée fin 2018, début 2019. Soit 10 années pour revenir à la normale après la crise…

S’il s’agit de l’accroissement du nombre d’emplois moyennement qualifiés, c’est une autre paire de manche ! L’OCDE parle de « polarisation de l’emploi », c’est-à-dire « d'accroissement simultané de la part des métiers les plus qualifiés et de celle des moins qualifiés » avec « une baisse concomitante de la proportion des effectifs en emploi au milieu de l'échelle des qualifications (numériquement les plus nombreux) ». La perte de ces emplois en milieu d’échelle de qualifications conjuguée à celle des emplois dans l’industrie, explique que non seulement, nous avons du mal à voir les bénéfices de la reprise mais donne aussi les raisons du mécontentement des Français et des Européens. Comprenez que ce bois-là, c’est de l’épineux !

L’OCDE prévoit que dans ce contexte, une majorité de salariés « intermédiaires » devront accepter des emplois moins qualifiés pour pouvoir travailler. D’autre part, les travailleurs peu qualifiés seront confrontés à un gros risque de perte d’emploi, d’où… de l’inactivité et du chômage récurrent.


Après le chômage, le travail ?

En d’autres termes, il semblerait bien qu’après avoir eu un problème avec le chômage, nous ayons maintenant un problème avec le travail. Emplois trop ou trop peu qualifiés et travailleurs confrontés à des niveaux élevés de stress au travail (taux supérieur, en France, à la moyenne OCDE) font grincer des dents tous ceux qui dénoncent la mondialisation mais aussi ceux qui ne la dénoncent pas.

Pour nous mettre un peu de baume au cœur, il faut noter cependant que notre emploi est plus sécurisé que dans la plupart des autres pays et que notre revenu salarial moyen est supérieur.

Vous vous demandez jusqu’à quand ? La réponse est ici.



À lire aussi :