Le 8 mars n’est pas une célébration, mais un rappel du combat pour les droits des femmes à travers le monde. Si aujourd’hui certaines libertés nous semblent évidentes, elles sont pourtant récentes et, dans certains pays, encore inexistantes.
Le droit de vote, le droit de travailler, le droit d’avoir un compte en banque ou de disposer librement de son corps… Rien de tout cela n’a été donné, tout a été arraché par des générations de militantes. Retour sur quelques dates clés et sur certaines lois absurdes qui ont existé bien trop longtemps.
1791 – Olympe de Gouges réclame l’égalité
Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dénonçant l’exclusion des femmes de la Révolution française. Son engagement lui vaudra d’être guillotinée en 1793.
1893 – Le premier droit de vote pour les femmes
La Nouvelle-Zélande devient le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes.
1903 – Naissance du mouvement des suffragettes
Création de la Women’s Social and Political Union en Angleterre. Ces militantes se battent pour obtenir le droit de vote par des actions spectaculaires.
1918 – Droit de vote au Royaume-Uni
Les Britanniques accordent le droit de vote aux femmes… mais seulement à celles de plus de 30 ans.
1944 – Les Françaises votent enfin
Le droit de vote est accordé aux femmes en France grâce à l’ordonnance du 21 avril 1944. Elles voteront pour la première fois en 1945.
1945 – Égalité reconnue dans la Charte de l’ONU
Les Nations Unies inscrivent pour la première fois l’égalité entre hommes et femmes comme un droit fondamental.
1949 – Simone de Beauvoir et le deuxième sexe
Son ouvrage révolutionnaire analyse la construction sociale du genre et influence des générations de féministes.
1965 – Droit de travailler et d’ouvrir un compte en banque (France)
Avant cette date, une femme devait obtenir l’autorisation de son mari pour exercer une profession ou ouvrir un compte bancaire.
1979 – Convention internationale contre les discriminations
L’ONU adopte la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), ratifiée par plus de 180 pays.
1995 – La Conférence de Pékin pose un cadre international
Un programme d’action est adopté pour promouvoir l’égalité dans tous les domaines : éducation, santé, politique, emploi…
2011 – Création d’ONU Femmes, une entité des Nations Unies dédiée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.
2017 – Mouvement #MeToo : un raz-de-marée mondial dénonçant les violences sexuelles et mettant en lumière l’ampleur du harcèlement dans tous les milieux.
2023 – L’Islande devient le premier pays au monde à rendre illégal l’écart salarial entre les sexes.
Le droit de porter un pantalon en France
Jusqu’en 2013, une ordonnance de 1800 interdisait aux femmes de porter un pantalon à Paris sans autorisation de la police.
Les sages-femmes interdites de soigner les hommes
Jusqu’en 2017, le serment d’Hippocrate interdisait officiellement aux sages-femmes de soigner des patients masculins.
Le métier de Croque-mort Interdit aux Femmes
Historiquement, une loi interdisait aux femmes d’exercer le métier de croque-mort en France. Cette interdiction était fondée sur des considérations de décence et de force physique, estimant que la manipulation des défunts n’était pas appropriée pour les femmes. Bien que cette loi soit tombée en désuétude et que de nombreuses femmes exercent aujourd’hui cette profession, elle n’a jamais été officiellement abrogée.
Interdiction du port du voile dans certaines disciplines sportives
Depuis juillet 2024, la Fédération française de rugby interdit le port de signes religieux ostensibles, y compris le voile, lors des compétitions officielles. Cette mesure, bien que récente, est perçue par beaucoup comme discriminatoire à l’égard des femmes musulmanes souhaitant pratiquer ce sport tout en portant le voile.
Chaque avancée a été conquise de haute lutte. Pourtant, aujourd’hui encore, aucun pays au monde n’a atteint une égalité parfaite entre les sexes. Le 8 mars est donc une journée pour se souvenir des combats passés, célébrer les victoires, mais surtout rappeler que l’égalité n’est pas acquise et qu’il nous appartient à toutes et tous de continuer à la défendre. |