02 Octobre 2012

Recrutement : zoom sur les opportunités dans la Distrib'

Le secteur de la distribution, avec des volumes d’achat et des marges commerciales en baisse, souffre de la crise… Toutefois l’impact de celle-ci sur l’emploi des cadres reste relativement faible. Les recruteurs ont relevé leurs exigences, mais leurs besoins restent importants, dans ce secteur où les changements de poste sont fréquents. Surtout, la distribution se transforme radicalement, grâce à des filières porteuses comme le e-commerce ou les drives. Besoins de nouveaux talents, de nouvelles compétences… Autant de perspectives ouvertes aux cadres !

 

Distribution : les profils cadres qui tirent leur épingle du jeu

Crise ou pas crise, les enseignes de grande distribution ont besoin de managers, et ce dans chaque département de France. Dans ce secteur, le turnover est fort, et les candidats qualifiés manquent souvent. Tour d’horizon des principales opportunités d’embauche en cette fin 2012.

Le secteur a-t-il été durement touché par la crise ? La réponse est double, comme l’explique Ludovic D’Hooghe, Directeur du cabinet Alphéa Conseil : « l’effet crise a un impact sur la politique de prix des enseignes, les clients consomment différemment. Mais cela ne joue pas sur les besoins de recrutement. » Car même si les volumes d’achat et les marges sont tirés vers le bas, les entreprises ont toujours besoin de directeurs de magasins, de chefs de secteur, chefs de rayons, formateurs… « Nous avions anticipé une certaine fragilité, confie Ludovic D’Hooghe, mais nous ne l’avons pas constatée en réalité : les volumes de recrutement et les salaires restent stables, avec même une progression dans certains domaines. » Ces domaines, ce sont la vente en ligne, mais aussi les supermarchés de proximité, qui ont récemment fleuri dans les grandes villes de France.

Toutes les filières de distribution ne sont donc pas logées à la même enseigne. « Les secteurs du luxe et de la vente en ligne s’en sortent bien, constate Philippe Delormes, Directeur de Phd Conseil, mais nous enregistrons une baisse dans le discount, et plus encore dans la distribution de produits textiles. »

Des recruteurs plus exigeants

La crise place sur les épaules des candidats une pression supplémentaire. « On recherche plus que jamais des cadres qui savent compter ! note Alain Briard, Directeur général d’ABCD+. Les marges sont plus faibles, si bien qu’aujourd’hui, perdre un point ou même un demi-point sur un rayon est devenu catastrophique. »Les profils disposant d’une solide expérience du secteur sont ainsi d’autant plus courtisés.

On parle beaucoup de mobilité dans ce secteur qui couvre toutes les zones de France. « La plupart des candidats ne sont pas assez mobiles, c’est le principal problème des recruteurs, poursuit Alain Briard. Alors quand ils apprennent qu’un cadre est ouvert à la mobilité, ils tendent immédiatement l’oreille… »

Magasins cherchent managers

La grande distribution cherche des managers, capables de diriger des équipes de plusieurs dizaines de personnes. Les postes de Directeurs de magasins sont difficiles à pourvoir. Et certains domaines spécifiques le sont plus encore, notamment dans les métiers de bouche. Chefs de rayon produits frais, boucherie, chefs de secteur traiteur, fromage… Pour ces postes, une expérience du secteur est indispensable, ainsi que de vraies qualités managériales et une connaissance des produits. Le candidat idéal est donc rare !

Sylvain Buÿs, Directeur de SPB Conseil, pointe aussi l’importance de répondre à des réglementations complexes : « les responsables qualité sont désormais très demandés, car les normes sont de plus en plus exigeantes. Il en va de même pour les responsables sécurité. »

 

Vente en ligne : un vivier d'emploi pour les cadres

En distribution, le développement de la vente en ligne est sans conteste la grande évolution de ces dernières années. Que l’on parle de boutiques en ligne ou de drives de grande distribution, les indicateurs sont en hausse. Comment cela se traduit-il pour l’emploi des cadres ?

Le secteur de la vente en ligne continue sa croissance : au deuxième trimestre 2012, le chiffre d’affaires était en hausse de 21 % par rapport à la même période l’année précédente, selon la FEVAD (Fédération de E-commerce et Vente à distance). Le nombre de boutiques en ligne a dépassé les 100 000 en 2012, soit quasiment le double d’il y a deux ans. Les cyber-acheteurs sont aujourd’hui plus de 31 millions, en progression constante. Surtout, le secteur représente aujourd’hui 66 000 emplois !

Leclerc, Carrefour, Auchan, Fnac, Darty, Galeries Lafayette : presque toutes les enseignes ont leur site marchand. Et pas de groupe de grande distribution qui n’ait lancé son drive ! Ces derniers changent la manière de travailler. Pas seulement sur Internet, mais aussi en magasin, « avec des heures de pointes fabuleuses entre 10h30 et 12h30, et la même chose le soir : il faut avoir une logistique parfaite et des équipes extrêmement réactives », explique Alain Briard, fondateur du cabinet ABCD+.

E-commerce : la croissance à deux chiffres se poursuit

« Le e-commerce est devenu un domaine très stratégique en termes de recrutement, selon Cyril Capel, Directeur associé de CCLD Recrutement. De nouveaux postes sont apparus, comme ceux de Community manager ou de Traffic manager, avec desopportunités à saisir pour les cadres. »

D’autant que le e-commerce ne s’oppose pas à la distribution classique, comme le souligne Ludovic D’Hooghe : « la vente en ligne ne fait qu’apporter du dynamisme au secteur. Un Leclerc drive ne remplace pas un Leclerc, ce n’est que de l’emploi en plus. » Une observation confirmée par Alain Briard : « ces nouvelles manières de consommer, toutes les enseignes en recueillent les fruits. »

Des « e-talents » recherchés

La transition s’accompagne d’un besoin de nouvelles compétences, et pour les trouver, les entreprises ont deux possibilités : « ouvrir leurs recrutements à des profils externes, ou proposer des formations à leurs collaborateurs. Chaque enseigne a sa manière de répondre à ces besoins », selon Cyril Capel. Car même si les profils Web marketing et Gestion de contenus online sont devenus indispensables, ils ne remplacent pas une connaissance pointue de la distribution. « Les métiers classiques s’adaptent très bien à ces nouveaux outils. Ce qui compte, c’est l’expérience du secteur, le cheminement d’un candidat et sa capacité d’évolution », estime pour sa part Alain Briard.

Les entreprises ont besoin de services informatiques plus importants qu’auparavant. Quant à l’importance stratégique de la gestion de stock et de la logistique, elle est encore accrue par ces nouvelles manières de consommer… et de vendre.

 

Distribution : les success stories, ça existe encore !

Le secteur de la distribution est connu pour offrir de belles perspectives d’évolution à ses collaborateurs. Promotions rapides, accès aux fonctions managériales... Les « success stories » sont nombreuses… Mais sont-elles encore possibles ?

Les grandes enseignes comptent chacune plusieurs milliers de salariés, ce qui rend les promotions plus normées qu’auparavant. Moins d’évolutions transversales, donc. Toutefois, la politique de promotion est très variable selon les entreprises, comme le précise Alain Briard : «  Leclerc, Système U ou Intermarché, entre autres, accordent énormément d’importance à la promotion interne. Ils cherchent à transmettre à leurs collaborateurs le goût d’entreprendre et d’avancer. »

Des cultures différentes selon les enseignes

D’autant que le marché du travail dans la distribution est « assez volatil », comme le souligne Ludovic D’Hooghe. «  Les candidats peuvent très bien passer d’une enseigne à une autre : la direction tente de les fidéliser au maximum en leur offrant des perspectives. »

 Les entreprises cherchent donc dès l’embauche « des profils middle management très évolutifs, capables de progresser en interne jusqu’à occuper des fonctions à forte responsabilité », selon Ludovic D’Hooghe. En distribution, tous les postes connaissent un fort turnover. Chef de rayon, chef de secteur, puis directeur de magasin, responsable région… Les promotions sont fréquentes (deux ans en moyenne) et parfois assez soudaines…

Par Nicolas Chalon28 septembre 2012 - Cadremploi

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